mercredi 22 juin 2016

Volvo, volvis, volvere.


Le ciel est de la couleur de l’autoroute, je suis seul au volant avec Feu! Chatterton. Les arbres qui ondulaient gentiment derrière le pare-brise donnent soudain un coup de pied dans une porte de ma mémoire qui s’ouvre sur mon regard d’enfant assis à l’arrière de la GS et les sensations qui vont avec. C’est court, mais net, une téléportation de Brugges à Ris-Orangis quarante ans plus tôt. J’ai sept ans l’espace de deux secondes, le temps d’un bug que la Volvo en cruise-control gère avec calme. Mes parents sont silencieux, j’ai un peu mal au cœur et une mélancolie m’habite, qui ignore encore son objet. Je reviens au volant avec le sentiment de rouler depuis toujours. J’ai hâte d’arriver quelque part.

Aux Beaux-Arts - David Altmejd


Au Mima