- Bonjour.
- Je suis venu parler d'autre chose.
- Très bien.
- …
- …
- Vous ne me demandez pas... ce qu'est cette autre chose ?
- C'est quoi, cette autre chose ?
- Ce n'est pas ce à quoi je pense.
- Si vous êtes venu parler de ce à quoi
vous ne pensez pas, on est un peu là pour ça.
- Oui, évidemment, mais ce n'est pas ça.
Je ne suis pas venu parler de ma tête.
- Pas de votre tête...
- Oui, je sépare la tête du corps. Bien
sûr, je peux dire le contraire, je suis même plus enclin à dire le
contraire, que c'est idiot de séparer la tête du corps, mais
justement, je sépare la tête du corps. Justement.
- Justement ?
- Oui, justement, pour changer. J'ai
décidé de m'occuper de mon corps, lui donner des légumes bouillis,
des bonnes tisanes, lui faire faire du sport...
- …
- Et ça fera du bien à ma tête. Mais
après.
- …
- …
- Vous avez parlé de votre tête.
- Oui, mais par ricochet.
- Rapide, le ricochet.
- Moui...
- …
- On n'est pas obligé de perdre du
temps, non plus.
- Non...
- Vous n'avez pas l'air convaincu ?
- De quoi ?
- De ce que je raconte.
- De la guillotine ou de la médecine par
les plantes ?
- J'étais sûr que vous vous vexeriez.
Ce n'est pas la première fois. Vous êtes susceptible, quand même...
- Ce n'est pas le sujet.
- Ah, vous voyez, vous êtes vexé.
- Si vous voulez. Donc, vous mangez des
légumes bouillis pour que votre tête aille mieux et vous voulez
qu'on vous applaudisse...
- … Oui, c'est à peu près ça. C'est
tout de même plus difficile de manger des légumes bouillis que de
dire tout ce qui nous passe par la tête, non ?