C’est sur la route d’Oletta en quittant Saint-Florent, on
prend la petite route à droite juste avant la pizzeria, on laisse le chêne
monumental sur la droite et on prend le chemin de terre à gauche deux cent
mètres plus loin. On va tout au bout et on laisse la voiture là où c’est
indiqué, on revient vers la maison, on traverse la passerelle et on s’installe
à une des tables, dans le jardin, entre la cuisine et le potager. On le sent
tout de suite, on est au bon endroit, mieux que ça, un des tous meilleurs endroits.
On reviendra demain, et après-demain, et après, tant qu’on sera là. Tout est
bio, c’est évident, mais tout est absolument délicieux, ce qui l’est moins. Des
beignets de tomates comme dans un rêve, un gaspacho de courgettes au basilic
ultra addictif, des cannelloni au brocciu à la menthe simplement parfaits, un sanglier dont on se serait fait un ami de son vivant, un mignon
de porc aux mirabelles qui donne envie d’embrasser Jérémie Verdeau sans plus
attendre, et sa femme, et son père, et la petite bande d’assistants
jardiniers-cuisiniers qui travaillent en se marrant. On voudrait rester là
toujours à siroter son Patrimonio en écoutant Bob Marley. Les Verdeau prévoient
d’ouvrir une ou deux chambres, bientôt, peut-être… Si on peut y dormir, ce sera
juste impossible de les quitter.