Quand on traverse la France à grande vitesse, on
croise des ados qui regardent passer les trains à grande vitesse sous leur fenêtre, des hommes en gris
pardessus qui promènent leur chien jaune, des jeunes femmes en larmes sur des
quais venteux, des voitures arrêtées au milieu de nulle part… Chaque
image est la première d’un petit film qu’on s’invente à grande
vitesse, imaginant un bout de ces autres vies qu’on ne vivra pas. Ce qui les a
conduit là, les chemins qu’elles prendront ou pas. Et on oscille entre envie et
soulagement, d’être eux, de rester soi. D’autres ennuis, d’autres drames. Et le
train nous emporte. Un peu plus loin. A grande vitesse.