jeudi 30 mars 2017
mercredi 29 mars 2017
lundi 20 mars 2017
vendredi 17 mars 2017
mercredi 15 mars 2017
samedi 11 mars 2017
Au centre du monde, juste au-dessus
Il est à une vingtaine de mètres au-dessus du
sol, depuis plusieurs heures, maintenant. Une rupture de pesanteur. Il n’a même
pas besoin de battre des bras, il caresse l’air du bout des doigts, c’est
suffisant. C’est ici qu’il se retrouve. Là où le monde ne tourne plus, ou si parfaitement
que le mal au cœur s’est exilé sur une autre planète. Et les doutes et les
peurs. Ici, le cœur est on ne peut mieux, à l’aplomb de la tête et du cul. A la
verticale, quoi, pas besoin de faire un dessin. De toute manière, il ne sait
pas dessiner, il écrit mal, et c’est à peine s’il parle, mais pour s’asseoir
sur un axe invisible, nul besoin d’avoir du génie, il suffit de recevoir la grâce (appelez
ça comme vous voudrez, mais le vocabulaire religieux semble le plus indiqué). Il
tire un peu les rideaux car le centre du monde se situe dans une ville ensoleillée :
Perpignan selon Dali, Nazareth si l’on en croit Jésus, mais il opterait plutôt
pour Lisbonne, ou Naples. Tout à l’heure, on ira manger des gnocchi à l’encre
de seiche, ou un vitello tonnato, avec un verre de vin fruité. On est en
week-end, ou en RTT (on ne se retrouve pas comme ça en semaine au milieu d’une
réunion, fut-elle sur l’aménagement du temps de travail), on a le temps, la
respiration peut se poser, le corps peut se recaler. Il règne un silence
inhabituel, et les rares humains que l’on croise sont souriants et doux comme
le temps qu’il fait, on a du mal à croire que tout ça est bien réel. Il cherche
les mots, ne les trouve pas. Il cherche encore. Il est bien. Très bien. Si
bien. Tellement bien. Il abandonne la recherche et s’abandonne.
mardi 7 mars 2017
lundi 6 mars 2017
Les placards, les portes, les robinets.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Vous vous êtes coupé les cheveux ?
- Non. Enfin, pas plus que d’habitude.
- Nouvelles lunettes ?
- Pas vraiment, mais disons ça, oui.
- Bon, nouvelle tête en tous cas.
- Elle est mieux que l’autre ?
- Elle vous va bien. Ca a l’air allumé.
- Merci.
- Vous expliquez ça comment ?
- C’est à moi d’expliquer ?
- Oui, moi je n’y arrive pas très bien avec
vous.
- C'est honnête. Je crois que c’est une
histoire de poignées.
- De poignée ?
- Savoir fermer. Savoir ouvrir. Les placards,
les portes, les robinets.
- D’accord. Fermer et ouvrir.
- Oui. Ne pas forcément garder les portes
comme les autres les laissent.
- Savoir où on veut aller.
- Oui.
- C'est où ?
- Il faut choisir une adresse, dans une rue inconnue, et y revenir suffisamment de fois pour que le chemin s’imprime dans les pieds, comme une suite d’accords reste dans les doigts alors qu’on se trouve incapable de la nommer.
- C'est où ?
- Il faut choisir une adresse, dans une rue inconnue, et y revenir suffisamment de fois pour que le chemin s’imprime dans les pieds, comme une suite d’accords reste dans les doigts alors qu’on se trouve incapable de la nommer.
- Pas de plan.
- Non, juste connaître un endroit où se rendre.
On recyclerait l’armure. On brûlerait les slips. On pourrait même rester là. Ce serait une solution.
- Radicale.
- Oui, peut-être. Mais on aurait la clé.
- C’est un peu ésotérique, tout ça, non ?
- C'est possible.
- On regarde quelque chose ?
- Oui.
mercredi 1 mars 2017
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