Qu’on ne me dise pas, à moi, ce qu’est la guerre
Je m’en nourris, j’y bois : je n’ai pas eu d’enfance
Tout en moi se souvient ; les grands coups de rapière
Ma peau déchiquetée au flamboiement des lances
J’ai plongé dans le temps, ses joies, ses cruautés
J’ai payé de ma vie, et n’ai jamais compté
Tout en moi se souvient ; les grands coups de rapière
Ma peau déchiquetée au flamboiement des lances
J’ai plongé dans le temps, ses joies, ses cruautés
J’ai payé de ma vie, et n’ai jamais compté
Extrait de Les Byzantines, la voix d’un prisonnier
Anthologie poétique établie et traduite de l’arabe par André
Miquel
Editions Sindbad/Actes Sud
J'ai appris le chagrin, les sanglots, je les tiens
Des yeux d'une gazelle au plus noble maintien
Chaque fois que la paix me visite, aussitôt
Une oeillade me vise et frappe sans défaut
D'une flèche après l'autre, en allant droit au coeur
Une oeillade me vise et frappe sans défaut
D'une flèche après l'autre, en allant droit au coeur
Affolante tueuse, assassine langueur
A ce furieux amour est-il quelque soutien
A ce furieux amour est-il quelque soutien
A ce mal obsédant est-il quelque médecin ?
Toi qui fautes si bien et tellement me grondes
Que je tiendrais pour miens tous les péchés du monde
Toi qui fautes si bien et tellement me grondes
Que je tiendrais pour miens tous les péchés du monde
Accepte de me voir ou fuis à ton bon gré
Dût un seul coeur, le mien, rester affligé
Tu as pour corps l'amour, des fleurs blanches pour dents
Un rameau pour la taille et pour souffle l'orient
Tu as pour corps l'amour, des fleurs blanches pour dents
Un rameau pour la taille et pour souffle l'orient
Tout révèle l'amour, même si tu dis non :
Les signes de l'amour, les regards, les soupçons
Les signes de l'amour, les regards, les soupçons
Que je sois loin de toi ou te revoie, toujours
Je me défais, dans les tourments du mal d'amour
Sommes-nous près ? Tout est gâté par tes refus
Je me défais, dans les tourments du mal d'amour
Sommes-nous près ? Tout est gâté par tes refus
Unis ? Tout est gâté par la peur d'être vus
Laissez-moi donc avec mes pleurs, ô mes amis :
C'est dans les pleurs que le chagrin trouve un répit
C'est dans les pleurs que le chagrin trouve un répit
Que dire de l'amant, de cette sainte ardeur
Qui fait à l'être aimé offrande de son coeur
Extrait de Les Arabes et l'amour
Anthologie poétique traduite de l'arabe, présentée et annotée par Hamdane Hadjadji et André Miquel
Editions Sindbad/Actes Sud
Qui fait à l'être aimé offrande de son coeur
Extrait de Les Arabes et l'amour
Anthologie poétique traduite de l'arabe, présentée et annotée par Hamdane Hadjadji et André Miquel
Editions Sindbad/Actes Sud
Abu Firas al-Hamdani est un poète, chevalier et prince
arabe né à Mossoul en 932 et assassiné à Homs en 968.