Le 12 ne répond plus, la tour
blanche est perdue
On replie l’échelle, on a
coupé la lance
Les flammes sont en transe,
les pompiers sont trempés
On transpire un peu fort
pour un mois de janvier
Il n’en reste que deux,
reclus là-haut dedans
Riant comme des fous ? Enamourés jusqu’aux dents
Ont-ils la tête à la fête comme des allumettes ?
Couchés en chien d’fusil,
mourant pour la fratrie ?
Non, écoutez! Ils pleurent.
Ils pleurent tant et sans fin
Qu’à la toute fin le feu s’éteint
(le feu s’éteint)
Et c’est encore plus triste,
tout ce noir dans ce noir
Après tant de chaleur, rien
de rien que ce rien
Alors ils pleurent encore,
mais de toute leur essence
Et le feu se ranime, comme
les mots ont un sens
La nuit s’éclaire du
carburant de leurs âmes
Les pompiers bâillonnent la
sirène, retrouvent leur femme
N’ont pas le cœur à jouir,
mais ne savent où aller
Et pour mieux s’endormir,
les engrossent sans broncher
Ca ronfle déjà quand les crétins
crépitent
Faut croire qu’ça les amuse
de finir comme des frites
Et quand il n’y aura plus
rien à brûler, il n’y aura plus qu’à pleurer
Et quand il n’y aura plus
rien à pleurer, il n’y aura plus qu’à brûler
…