Avant de voir
évoluer Diego Ventura, je trouvais le
rejon admirable et spectaculaire, mais pas émouvant. Je pensais que ce
qui
me touchait dans la course de taureaux, c’était le face à face entre le
monstre
cornu et le nain cousu d’or, les cinq cent kilos fonçant sur les talons
plantés-là. Je ne venais pas dans l’arène pour voir un cours de
dressage, je voulais
la tragédie, pas le cirque. Et Diego est arrivé sur son cheval. Cabot grave,
provoquant et fier, inventant à mesure les gestes qui manquaient à son
art, ordonnant avec
folie, dominant sans pitié ; Yorick et Achille réunis ravissant
le cœur des dames et gravant la mémoire des hommes.