vendredi 13 avril 2012

Don Diego


Avant de voir évoluer Diego Ventura, je trouvais le rejon admirable et spectaculaire, mais pas émouvant. Je pensais que ce qui me touchait dans la course de taureaux, c’était le face à face entre le monstre cornu et le nain cousu d’or, les cinq cent kilos fonçant sur les talons plantés-là. Je ne venais pas dans l’arène pour voir un cours de dressage, je voulais la tragédie, pas le cirque. Et Diego est arrivé sur son cheval. Cabot grave, provoquant et fier, inventant à mesure les gestes qui manquaient à son art, ordonnant avec folie, dominant sans pitié ; Yorick et Achille réunis ravissant le cœur des dames et gravant la mémoire des hommes.