mardi 25 octobre 2016

Coloured sculpture ?

Les chaînes se déroulent d’un coup et sa tête s’écrase sur le sol. Traumatisme crânien assuré. Les moteurs enroulent les maillons, il se redresse, se retourne, nous regarde. Les chaînes se déroulent à nouveau, il s’écrase à nouveau, tête la première. La lourdeur des chaînes ; le son mat de sa tête qui cogne par terre encore et encore. Les traces grises que laisse son corps traîné sur le sol blanc depuis quand ?
C’est Guignol pour adultes. Le gendarme a gagné, on ignore au service de qui ou de quoi. Le public peut bien crier, Guignol a perdu. Et il morfle sérieusement, le gars. Personne ne viendra le délivrer, ça vaut pour toutes ses victoires faciles, on imagine.
Ou Pinocchio 2.0 – il faut voir ses yeux qui attrapent les vôtres, la vie numérique au cœur du bois. C’est Pinocchio au cirque, mais sans happy end. Gepetto est mort et la fée bleue aussi. On convoque Freaks, la Vénus hottentote, les nains et les avaleurs de sabre de Diane Arbus, Strange fruit et la guitare lynchée de Christian Marclay.
On voit aussi Peter Pan, Spartacus, Tristan, et pas Yseult.
Quand les enceintes jouent When a man loves a woman de Percy Sledge, on n’entend plus les chaînes pour quelques minutes. Il danse Pinocchio, il vole. Et puis la musique s’arrête, et la drôle de danse continue. Mais il ne vole plus, le pantin.
Au bout de vingt minutes, la boucle est bouclée, il n’y a plus rien à attendre et aucune chaîne ne nous retient. Il faut déjà quitter notre nouvel ami, et ça n’a vraiment rien de facile. On reviendra, forcément.