samedi 15 octobre 2011

Jams Run Free

- Je suis un peu perdu, là.
- Ah.
- Le monde s’est ouvert, je crois.
- C’est un problème ?
- Non, c’est beau, mais c'est différent. J’ai l’impression qu’il y a un peu plus d’oxygène. Que mes poumons sont plus gros. Du coup, je suis censé courir, mais j’ignore dans quelle direction…
- Vous pouvez commencer par marcher.
- C’est juste.
- Vous connaissez cette phrase de Debussy : “On écrit toujours trop et on ne pense jamais assez” ?
- Ca résonne bien avec tous ces blogs…
- Oui.
- Avancer à sa vitesse donc. D’accord. Mais avancer. Parce que... C’est dingue parfois quand on se réveille, de constater tout le temps qu’on a perdu, dans une inconscience complètement incompréhensible après coup.
- Oui, mais vous êtes réveillé, là.- Peut-être. Difficile à dire. On m’a parlé d’un livre de Murakami, Autoportrait de l’auteur en coureur de fond. Il y est question d’âge, de remise en cause, de discipline… C’est une autobiographie, je crois. Il écrit : “Malgré mon âge, malgré des forces déclinantes (…), je continuerai à courir. Parce que c’est ce que je suis. Comme les scorpions qui piquent, les cigales qui s’accrochent aux arbres, les saumons qui remontent les rivières, les canards qui s’accouplent.” Ca me plaît.
- C’est bien. Moi, je préfère quand vous écoutez de la musique, ça me plaît mieux, souvent.
- Ah. Oui. Mais, là, je sais pas si.