lundi 10 octobre 2011

Supreme

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- Le temps vertical ne donne pas rendez-vous, il s’invite et disparaît sans prévenir. Mais il n’apparaît jamais au hasard. Il ne rend visite qu’à ceux qui l'attendent. C’est une affaire de foi, évidemment. Il faut croire, contre toute logique, contre sa raison. Parce que tout ramène au temps horizontal, chaque seconde qui passe, sans parler de la conscience inévitable que toute chose change, se renouvelle ou s’use, mais change. Oui, mais non. Je crois au temps vertical. L’espoir est à ce prix. C'est quelque chose, l'espoir. Je veux la reprise et la répétition. Les deux, de peur que l’une soit moins verticale que l’autre. Je veux tordre l’horizontal. Pas définitivement, mais un rail relevé de temps en temps. Pour commencer. Attendez... A Love Supreme! Je ne sais pas par où je suis passé... Blue Train, sûrement... A Love Supreme! Je viens de comprendre. Enfin, n’exagérons rien, je viens de voir un truc qui m'avait échappé. A Love Supreme. Du temps vertical à écouter, une spirale infinie, éternellement ici et maintenant, à la recherche du toujours même. Et trois mots qui n’en sont pas, A Love Supreme comme un mantra. A Love Supreme ne se déploie pas dans le temps, mais se répète et s’élève au présent. Ascension... Coltrane toujours. Acknoledgement, Resolution, Pursuance… C’est dingue. Merci !
- Je n’ai rien dit.
- C’est vrai. C’est peut-être mieux.
- …
- Je sais que vous êtes d’accord, même si ça vous ennuie de vous taire.
- Je m’abstiens seulement de vous signaler les initiales du Monsieur, et qu’il est mort l’année de votre naissance.
- Vous êtes lourd, vous êtes décidément plus doué pour le silence aujourd’hui. Vous savez qu'il est né à Hamlet ?
- Non. C'est... bien. Pas de vidéo ?
- Non, vous ne la méritez pas. Bon, allez, d'accord, mais c'est bien parce que je suis faible.